En ayant conscience d’être
réducteur, et même si l’on suppose que le progrès
en tant que concept générique est un processus ininterrompu,
on pourrait postuler que l’humanité a connu globalement
3 phases de progrès social fondamentales au cours de son histoire,
par opposition aux phases de développement de modèles
sociaux pervers régressifs.
A) La première période: la
Grèce Antique
Si l’on englobe l’apport de
connaissance de toutes les civilisations, antérieur à
700 av. J.C, la première phase de ce progrès eut lieu
en occident, et fut permise par une avancée politique historique
en 594 av. J.C.: l’invention de la démocratie.
Solon, Archonte -magistrat- de la Grèce Antique, insuffla à
cette époque par ses poèmes un nouveau courant d’idées
politiques, qui aboutit par la suite à la première constitution
démocratique de l’histoire de l’humanité:
la constitution de Solon.
Reprise et améliorée par Clisthène, c’est
Périclés qui achèvera de faire évoluer cette
constitution telle que nous la connaissons pratiquement inchangée
aujourd’hui.
Ce nouveau système politique favorisa alors dés son adoption,
et ce, jusqu’au troisième siècle av. J.C. -y compris
dans sa forme tyrannique avec Pisistrate-, les progrès culturels
et scientifiques qui étayèrent la domination occidentale
dans le monde jusqu’à aujourd’hui.
Thalès, Démocrite, les Sophistes, Socrate, Platon, Aristote,
Euclide, Hipparque, Archimède, Héron d’Alexandrie
furent les plus célèbres représentants de ce progrès.
Parallèlement, toujours à
la même époque, l’Asie voyait émerger le Taoisme,
le Confusianisme et le Bouddhisme.
Cette dernière religion consacrée par le sermon de Bénarés
fut également une étape importante -autant que la constitution
de Solon-, de l’histoire de l’humanité, bien qu’elle
se produisit cette fois en Inde. -Il faudrait voir dans quelle mesure
le bouddhisme a pu influencer le coran, la bible, et la Tora-.
Ce fut en effet aux environs de 500 av.J.C., la première religion
monothéiste de l’histoire de l’humanité, qui
plus est démocratique, dans le sens où elle avait pour
objectif de contrer le système de caste du Brahmanisme népalais.
Pour l’histoire, Bouddha fut un prince qui mena une vie raffinée
à l’abri de l’adversité, jusqu’à
ses 29 ans, age auquel il pratiqua l’ascétisme, et une
certaine forme de stoïcisme afin de ne pas verser dans les dérives
perverses des aristocrates qui l’entouraient. A sa manière,
parallèlement à Solon en Grèce qui lui fut presque
contemporain, il instaura peut être en Asie les prémices
de la démocratie.
on notera d’hors et déjà avec la personnalité
de Bouddha, que la perversité d’un individu notamment dans
l’exercice qu’il fait du pouvoir, et par extension sa propagation
au niveau social n’est ni un penchant naturel, ni systématique,
et ne dépend que de la personnalité et de l’éducation
reçu par les individus issus de l’élite.
B) La seconde période: La Renaissance
La seconde phase de progrès, après
une latence de plusieurs siècles, se produisit avec la Renaissance.
A cette époque, une aspiration esthétique, scientifique,
et éthique issu de l’antiquité, exalta l’intelligence,
l’individualité, et le culte du héros, en réaction
aux valeurs chrétiennes coercitive du Moyen-Age.
On notera que ces valeurs antiques, (culte du héros, individualisme,
ou ordalie, c’est à dire la mystique du destin...), furent
reprises et incorporées par les chrétiens lors de la Réforme
religieuse initié par Luther, cette dernière n’ayant
été qu’un retour de la coercition morale face au
progrès sociaux, ces valeurs ayant été conservée
définitivement ensuite lors de la Contre Réforme.
Un dictionnaire d’histoire résume
cette période ainsi:
“La renaissance marque le début des temps modernes. Elle
se manifeste au XVe siècle et tout au long du XVIe siècle,
mais les historiens sont convenus d’en fixer le début en
1453, date de la chute de Constantinople.
La renaissance est caractérisée par ce qu’on appelle
une “accélération de l’histoire” avec
les découvertes maritimes, l’essor de la vie économique,
plus encore celui de l’humanisme et de la renaissance artistique,
enfin une crise religieuse capitale qui bouleverse les cadres médiévaux.
Quoiqu’on oppose souvent cette période brillante à
“l’obscurité du Moyen-Age”, les grandes découvertes
furent longtemps préparées par tout le mouvement scientifique
et intellectuel des deux derniers siècles du Moyen-Age.
C’est parce que les arabes ont retrouvé dans les bibliothèques
d’Orient et étudié la science grecque que celle-ci
a pu être transmise à l’Europe.
C’est également au cours de
cette période (1453-1610) que l’autorité des souverains
s’affirme, que sont posées les bases des Etats modernes
européens, qu’on assiste à l’entrée
en scène de la Russie et de l’empire ottoman. L’extension
du monde connu, l’implantation des marchands en Afrique, en Asie
et en Amérique ouvrent de nouvelles perspectives politico-économiques.”
Ainsi de nouveaux courants de pensée
philosophiques, artistiques et scientifiques mirent fin à des
siècles de rigorisme chrétien étouffant toute l’Europe
et permirent à la créativité de s’exprimer
sans entrave,:
Boccace, Pétrarque, Dance, Machiavel, Pic de la Mirandole, Erasme,
Budé, Estienne de Dolet Froben, Plantin, l’Arioste, le
Tasse, Thomas More, Shakespear, Melanchthon, Ronsard, Du Bellay, Rabelais,
Montaigne, Descartes, Michel Servet, Ambroise Paré, Paracelse,
Giotto, Brunelleschi, Ghiberti, Donatello, Fra Angelico, Lippi Filippo,
Masaccio, Piero della Francesca, Botticelli, Bramante, Palladio, Raphaël,
Véronèse, Titien, Tintoret, Michel-Ange, Léonard
de Vinci, Copernic, Galilée, et enfin Agrippa D’Aubigné
furent les personnalités marquantes et les précurseurs
de ce progrès, pendant que Bartoloméo Dias, Vasco de Gama,
Christophe Colomb, Vespucci, Cabral, Jacques Cartier, ou Magellan conquéraient
le monde.
Note: On observera durant cette période,
qu’Henri VIII, pervers notoire, tout Comme César Borgia
peu avant en Italie, persécuteur de Machiavel celui-ci, est toujours
décrit dans tout les ouvrages d’histoire comme un ami des
humanistes et des artistes, et qu’il participa de manière
positive à La Réforme.
Ce qui est nettement plus intéressant, c’est qu’à
l’apparition successive du courant de la Renaissance, en Italie,
puis en Angleterre, on assista avec la même simultanéité
aux délires d’omnipotences perverses de ces deux monarques.
Il serait intéressant d’étudier le comportement
d’autres monarques d’Europe durant cette période
de mutation.
On remarquera en outre que le progrès entraîna en réaction
un renforcement du conservatisme religieux, avec l’apparition
des dévots et des églises protestantes et évangéliques.
C) La troisième période:
le Siècle des Lumières, la révolution française,
la révolution industrielle, le socialisme, le romantisme puis
le positivisme.
Entre ces deux phases, le retour de valeurs
traditionalistes n’entravèrent pas complètement
le progrès, mais ce dernier profita alors uniquement à
des élites conservatrices qui intégrèrent toutes
formes d’avancées sociales.
Le siècle des lumière est
marquée par l’alternance au pouvoir des tenants du progrès
et des conservateurs, qui luttèrent en permanence pour le pouvoir.
Cette dernière période d’évolution progressiste
consacra définitivement la domination de la raison sur la religion,
en dépit du fait que chaque avancée fut réintégré
par les conservateurs, afin de pouvoir réintégrer le champ
social de manière central -le romantisme en est un exemple: libéral
au départ, ce courant fut détourné par la suite,
par les conservateurs pour devenir coercitif-
Cette lutte aboutit en définitive aux guerres européennes
puis mondiales, et aux premiers génocides de masse, les conservateurs
réactionnaires trouvant chez le juif, le bouc-émissaire
proto-typique du rebelle socialiste, du contestataire fraternel qui
plus est déicide -c’est à dire contre le monopole
du pouvoir-.
Tout le monde connaît les nombreux
acteurs qui firent ce siècle, et les nombreuses avancées
qui eurent lieu.
D) Une nouvelle ère de progrès,
une nouvelle ère de fascisme
Internet constitue une nouvelle phase de
progrès sociale fondamentale. Mais les tenants d’un conservatisme
coercitif sont toujours sur la scène politique mondiale, et ils
ont tous reçu une éducation religieuses archaiques. Une
minorité au sein de chacune de ces communautés sont d’ailleurs
prêts à incarner aujourd’hui, le rôle des personnalités
psychopathes perverses du siècle dernier, -Staline, Hitler, Himmler,
Franco, Mussolini, Churchill, Pétain, Pol Pot, , Harding, Coolidge,
Mc Carthy-, en se servant du communautarisme pour masquer le radicalisme
fasciste qui les gouverne et qui leur permet de conserver ou d’accroître
leur pouvoir, voir à légitimer leur crime, et pour qui
l’avidité est l’unique valeur.
Note: On pourrait à ce propos se
demander si ce sont les pervers qui se servent du communautarisme pour
assouvir leur soif de pouvoir, ou si ce sont les religions qui valorisent
la perversité pour assurer leur hégémonie communautaire.
En analysant le discours et les actes de Jacques Chirac, Tony Blair,
Bush, ou Berlusconi, on pourrais opter pour la première hypothèse.
Cependant, il n’est pas impossible qu’une dialectique existe
entre une communauté et ses membres.-
Une nouvelle mutation sociale progressiste
est donc aujourd’hui en train de se produire, et à l’instar
de la renaissance, certains tenants du pouvoir se marginalisent, et
on peut assister à des dérives sociales au travers de
l’ultra-libéralisme contemporain, et du retour à
des valeurs traditionalistes réactionnaires.
on peut d’hors et déjà voir émerger
- la formation d’état policier non régulé,
et la corruption ou l’oppression de la justice
- l’accroissement du pouvoir de l’armée dans la gestion
des affaires politiques intérieures
- l’idée de système concentrationnaire globale,
-un député européen allemand à proposé
de fixer un émetteur GPS sur chaque demandeur d’emploi,
en Europe, afin de prévenir la délinquance-,
- l’idée de coercition morale et culturelle forte, permettant
de masquer un développement sans précédent de la
perversité.
- l’idée de constitution de trusts oligopolistiques multinationaux.
- un retour non voilé d’un système de caste
Maintenant, est-ce que le monde va être
dominé par les chrétiens européens, les judéo-évangélistes
américains, les brahmanistes indiens, les taoistes chinois, ou
les musulmans du moyen orient, c’est la question fondamentale.
Reste que cette lutte se fasse au détriment de la démocratie,
Note: Parce que la propagation sociale
de la perversité peut être considérée comme
l’expression de celle de la personnalité des gouvernants,
le bouddhisme n’a en rien empêché son développement
au sein de certaines élites à différentes époques
- à l’instars du paganisme de la Grèce Antique-.
On constatera simplement que la perversité peut se développer
chez un individu quelque soit sa religion. Et si les pervers apparaissent
dans l'histoire,c'est qu'ils sont attirés par toutes les formes
de pouvoir, afin de compenser leur impuissance sexuelle, et c’est
ce phénomène qui les amène à occuper des
postes où ils vont pouvoir satisfaire leur avidité, et
exercer leur autorité délirante.
C’est uniquement pour cette raison que l’on retrouve souvent
des pervers pathologiques à des postes hauts placés, et
que la perversité dans une forme banalisée a pu socialement
se développer y compris durant des périodes polythéistes.
On observera cependant que les systèmes religieux jouent un rôle
fondamentale dans l’éducation des individus, et à
partir de là, on peut postuler que le monothéisme en favorisant
l’exercice monopolistique et coercitif du pouvoir semble davantage
favoriser l’expansion de la perversité, en favorisant la
formation en grand nombre de personnalités perverses pathologiques,
synonyme de désastre social. |